Utilisation du BIM – Partie 2

Dans le premier article, j’ai expliqué en quoi le BIM se distingue de la méthode de travail traditionnelle ainsi que les avantages qui découlent de cette nouvelle forme de travail. Dans le deuxième article, je vous invite à découvrir comment nous travaillons avec le BIM, à l’aide de cas d’application concrets tirés de la pratique.  

Au départ, nous nous appuyons sur un avant-projet architectural existant. Nous commençons par définir la forme de collaboration avec l’architecte et les planificateurs spécialisés. Si tous les partenaires souhaitent une planification basée sur des modèles, il est possible de collaborer ensemble et intégralement au projet, chaque planificateur spécialisé réalisant sa planification en 3D. Pour assurer la réussite du projet, il faut un coordinateur et une structure clairement définie en matière de communication, de désignation et d’infrastructure. La réussite et l’échec dépendent fortement de cette planification de la planification et de la rigueur avec laquelle les différents acteurs s’en tiennent à ces processus.

Sur la base du modèle architectural en 3D, nous commençons par l’ébauche du modèle de structures porteuses et par le dossier du système de construction. 

Avec le modèle de structures porteuses, nous reproduisons le système statique choisi et ajoutons déjà aux éléments de construction les premières informations, telles que la qualité du bois, la matérialisation ou les capacités statiques. Ce modèle est examiné et discuté avec l’architecte et d’autres planificateurs spécialisés dans la visionneuse IFC. Les filtres de la visionneuse IFC permettent de mettre en évidence les critères sélectionnés au moyen de couleurs. Cette fonctionnalité simplifie grandement l’assurance qualité commune et la recherche de solutions. La transition entre le modèle d’architecture et le modèle de structures porteuses permet d’ajuster correctement les dimensions, le positionnement et les zones interdites, tant sur le plan technique qu’architectural.

Le système de construction constitue le deuxième pilier important. Les éléments de construction sont créés et exportés par nos soins et peuvent être consultés directement par l’architecte dans le modèle. Ce processus permet d’obtenir une grande précision à un stade précoce et moyennant peu d’efforts. L’architecte travaille dès le départ avec les bonnes épaisseurs d’éléments de construction. Les emplacements peuvent également être synchronisés à temps grâce à la visualisation dans la visionneuse IFC. 

Les coûts constituent un autre aspect important. À cet égard, nous utilisons en temps utile le modèle de coûts issu du modèle d’architecture ou créé par nos soins. À partir du modèle de coûts, des informations peuvent être fournies automatiquement sous forme de listes. Celles-ci peuvent ensuite être utilisées de multiples façons, par exemple pour des demandes d’offres de fenêtres. 

Autre avantage majeur: le métré peut être extrait directement du modèle en vue d’établir un devis ou une offre. Le travail nécessaire se déplace donc au niveau du modèle, étant donné que le métré ne se fait plus manuellement, mais peut être extrait automatiquement à partir du modèle. Le format IFC autorise potentiellement une liaison directe vers un logiciel de gestion des coûts et cela constituera à l’avenir un élément important de la transparence des coûts en temps réel. 

La collaboration au sein du modèle ne remplace pas la communication active. Les vérifications des collisions sont effectuées soit visuellement, soit automatiquement. Les collisions identifiées doivent faire l’objet d’une communication active entre les partenaires concernés afin de dégager des solutions. Toutefois, cette comparaison se fait souvent de manière bilatérale, ce qui améliore l’efficacité lors des réunions entre planificateurs spécialisés et réduit le travail de coordination pour l’architecte. Dans l’idéal, cette approche permet d’obtenir une qualité de planification élevée avec des solutions efficaces qui excluent toute mauvaise surprise pendant la phase de construction. 

Comme mentionné dans le premier article de blog, la production à partir de modèles 3D existe depuis des décennies dans la construction en bois. Les interfaces telles que le tracé des conduites, les traversées, la position des prises, les variantes d’exécution, etc. sont déjà intégrées au modèle et constituent une base solide pour une exécution réussie. L’association de la CAO et de machines à commande numérique permet de réaliser des coupes au millimètre près avec un processus de fabrication structuré et des composants de haute qualité. La construction bois est ainsi parfaitement préparée pour faire face à l’augmentation du nombre de bâtiments de plus en plus grands et complexes et pour répondre aux exigences du marché en matière de qualité et de précision. 

L’utilisation du BIM dans l’exécution (BIM2field) ouvre de nouvelles perspectives en matière de direction des travaux, de prise de mesures, de gestion de la qualité sur le chantier et de gestion de l’ensemble du processus de construction. L’expérience montre que l’intégration du BIM dans l’exécution nécessite une préparation en amont et dépend de nombreux facteurs différents, en particulier la volonté et le niveau de connaissances des entreprises de construction et des artisans impliqués dans la construction. Nous sommes convaincus que le développement des connaissances, l’expérience et les innovations techniques amèneront le secteur de la construction vers un avenir passionnant et efficace.  

«Le secret du changement, c’est de concentrer toute son énergie, non pas à lutter contre le passé mais à construire l’avenir.» - Socrate -

Nous avons fait nôtre cette devise et portons un regard curieux sur l’avenir et sur tous les changements qui l’accompagnent. Même si la méthode traditionnelle a toujours constitué une pierre angulaire, nous empruntons résolument la voie de la nouveauté. Nous pensons que le BIM est la prochaine étape de la construction du futur et nous sommes heureux de découvrir cette nouvelle voie avec le reste du secteur de la construction. 

Dans le premier article, j’ai expliqué en quoi le BIM se distingue de la méthode de travail traditionnelle ainsi que les avantages qui découlent de cette nouvelle forme de travail.